Symposium Violence et Religion : Une dualité problématique et sensible-28 et 29 avril- CUCDB
Jeudi 28 avril 2016. Matin.
BIBLE ET CHRISTIANISMES
Modérateur : Jean Lamblot
9 h 00 : ACCUEIL au CUCDB par Philippe Richard et présentation du Symposium.
9 h 15 : COLERE DE DIEU ET VIOLENCE DES HOMMES DANS LA BIBLE HEBRAÏQUE.
L’Ancien Testament laisse souvent apparaître l’image d’un dieu jaloux, agressif, prompt à vouer à l’anathème les
ennemis d’Israël mais aussi à châtier son peuple avec la plus grande sévérité. Il nous faut analyser cette violence, qui est
d’abord celle des hommes, en étudiant les conditions historiques qui l’ont fait naître.
Daniel FAIVRE Historien des religions (HDR) Directeur du GeriH CUCDB, Dijon.
9 h 55 : DEBUTS DU CHRISTIANISME ET VIOLENCE RELIGIEUSE.
La violence sous l’empire romain fut constante, en particulier à l’encontre des chrétiens. Mais on peut remarquer
ensuite un renversement de persécuté à persécuteur après l’édit de Tolérance de Constantin (313). Ce sont les racines de ces
violences qui seront discutées ici.
Françoise LADOUES, Docteure en Histoire, ex-directrice de l’ISPRA Bordeaux.
10 h 35 : PAUSE.
10 h 50 : BENIR LA GUERRE ?
Nous examinerons les rapports entre religion et souveraineté moderne et entre théologie et politique, avant de réfléchir
sur cette question : comment la prière commandée par l’Église constitue-t-elle un moyen de légitimer la violence entre nations,
mais peut-être plus encore de la délégitimer.
Vincent PETIT, Agrégé et docteur en Histoire contemporaine. Enseignant-Chercheur au CUCDB.
11 h 30 : LA PAIX ET L’ÉGLISE CATHOLIQUE.
L’histoire de l’Église catholique nous enseigne, au cours des deux derniers millénaires, que la volonté de Paix est
malheureusement entachée d’événements douloureux. Nous verrons comment les papes du XXème siècle ont oeuvré pour que
gagne la Paix, en particulier à partir de Jean XXIII, du Concile Vatican II, jusqu’à aujourd’hui.
Denis ÉRAZMUS, Docteur en Théologie, Enseignant au CUCDB Dijon.
Jeudi 28 avril. Après-midi.
ESSENCE, SENS ET NORMATIVITÉ
Modérateur : Daniel Faivre
14 h 20 : VIOLENCE ET RELIGION CHEZ LEVINAS.
Le rapport entre violence et religion est le thème central de la philosophie de Levinas qui, par conséquent, dépasse le
simple parallélisme entre philosophie et religion. Il apparaît autant dans ses publications talmudiques que strictement
philosophiques et débouche sur ce constat : toute violence religieuse est une négation de la religion.
Aimé RANDRIAN, Docteur en Philosophie, Chercheur au CUCDB.
9 h 00 : VIOLENCES VERBALES ET RELIGION.
Notre langage quotidien est porteur d’une violence implicite. La création et la pratique des jurons d’ailleurs sont peutêtre
le bon moyen de se retourner contre les sources sacrées de la peur en y impliquant vulgairement les divinités. De quoi
alimenter un glossaire de la violence, où les religions n’ont pas le plus beau rôle.
Gérard GOBRY, Docteur en Littérature, Chercheur au CUCDB.
15 h 50 : DOCTRINES RELIGIEUSES, PRINCIPES SIMPLES D’HUMANITE, ET DROITS DE
L’HOMME : ELEMENTS CONSTITUTIFS DE LA MEMOIRE DANGEREUSE DE L’HUMANITE.
Cette contribution entend montrer comment les doctrines religieuses ont influencé la définition progressive des principes
simples d’humanité, du droit humanitaire, et des droits de l’homme, permettant ainsi la reconnaissance d’une mémoire des
dangers qui guettent l’humanité, à partir d’un « retour d’expérience » des épisodes les plus sanglants de l’histoire.
Philippe RICHARD, Docteur en Droit International, Directeur Général du CUCDB.
15 h 10 : PAUSE.
POLITIQUE ET RELIGION 1
13 H 30 : LA NON-VIOLENCE ET SES PARADOXES : LE DALAÏ-LAMA, LA CAUSE TIBETAINE ET
LE BOUDDHISME TIBETAIN.
Derrière les clichés persistants qui font du bouddhisme la religion par excellence de la non-violence et du Tibet un pays
peuplé de bouddhistes naturellement pacifiques, nous analyserons les discours du Dalaï-Lama, l’un de ses leaders religieux les
plus charismatiques en soulignant ses paradoxes dans les champs politique et religieux, inextricablement liés.
Cécile CAMPERGUE, Docteure en Anthropologie, IFER, CUCDB, Chargée de cours à l’UCLy, Chercheuse au Groupe Société, Religion, Laïcité, CNRS, Paris.
13 h 55 : REPRESENTATIONS DE LA VIOLENCE DANS LES MYTHES SUBSAHARIENS ET LEURS REECRITURES.
Cette contribution s’attardera sur l’analyse de la représentation de la violence dans les mythes subsahariens et sa
récupération moderne aussi bien par les politiques que dans les interstices du tissu social au travers l’oeuvre romanesque
d’Ahmadou Kourouma.
Lobna MESTAOUI, Docteure en Littérature, Chercheuse au GRELIF, Université Paris Est Créteil.
10 H 40 : ISLAM, PAIX ET VIOLENCE.
Chérif FERJANI Islamologue, Professeur à l’Université de Lyon II.
Vendredi 29 avril. Matin.
RELIGION ET POLITIQUE 2
Modératrice : Cécile Campergue
10 h 15 : LES ISLAMISTES AU POUVOIR : DU PROJET D’UN ÉTAT THEOCRATIQUE A UNE
DEMOCRATIE HESITANTE ?
L’islamisme contemporain n’est pas unique, mais peut prendre des formes très diverses. Le premier objectif de cette
contribution est de comprendre les enjeux actuels de l’islamisme à la lumière des évolutions politiques actuelles. Le second
objectif est de faire un état des différentes facettes de l’islam idéologique.
Mohsen ISMAÏL, Islamologue, Maître de Conférences à l’Université de Rennes.
ART, SACRALITÉ ET TRANSGRESSIONS
9 h 35 : ENTRE GUERRE DE RELIGION ET GUERRE CIVILE CHEZ BALZAC, DE SUR CATHERINE DE MEDICIS A L’ENVERS DE L’HISTOIRE CONTEMPORAINE.
Pour Balzac, la religion n’a pas valeur de révélation qu’en ce qui concerne la foi : chez ce partisan de l’ordre, elle a
avant tout fonction de régulateur social, oeuvrant à la pacification. La crise du régime monarchique devient synonyme de chaos
social et, face à un pouvoir désormais inorganique, la religion devient un instrument aux mains d’appareils.
Laure LEVEQUE, Professeur de Littérature française, Université de Toulon.
10 h 45 : IMAGES ET CARICATURES : AU VIF DU RAPPORT ENTRE VIOLENCE ET RELIGION.
Les événements tragiques du 7 janvier 2015 posent le problème de la réception des images dans une société
mondialisée. L’objectif de cette contribution est de retracer l’histoire des courants iconoclastes ayant traversé, de façon souvent
violente toutes les religions, pour établir une typologie des attitudes à l’égard des images considérées comme sacrées.
René NOUAILHAT, Docteur ès Lettres HDR, Fondateur de l’IFER.
10 h 10 : LES DIEUX TERRIBLES DE LA FANTASY.
La cosmogonie propre à la fantasy passe par l’invention d’un environnement surnaturel impliquant une ou plusieurs
religions ou croyances. Les nécessités de l’imaginaire héroïque conduisent à y placer nombre de divinités cruelles. Nous nous
interrogerons sur le sens de ces fictions et leurs évolutions dans le contexte américain de la théorie du « choc des civilisations ».
Christian CHELEBOURG, Professeur de Littérature française et de jeunesse, Université de Lorraine.
11 h 20 : RELIGION ET VIOLENCE DANS L’ART CONTEMPORAIN.
Religion et Art sont historiquement indissociables et leur histoire commune reste empreinte de nombreuses formes de
violence sur la question de l’orthodoxie. Avec la sécularisation de la société, l’art contemporain tend à manifester, à l’égard de
la religion, une violence accrue, d’autant que la provocation devient une forme majeure d’expression artistique.
Dominique BERNARD-FAIVRE, Docteure en Philosophie, Enseignante et Chercheuse au CUCDB.
Vendredi 29 avril : après-midi.
14 h 00 : TEMPS D’ECHANGES
Reprise des questions avec l’ensemble des intervenants des trois demi-journées. Discussions et débats.