La Grande Lessive® s’adresse à tous. Chaque invitation propose des lectures à différents niveaux.
Thème retenu : “la tête en bas”
Qu’est-ce que la grande lessive ?
Créée en 2006 par la plasticienne Joëlle Gonthier, La Grande Lessive® est une manifestation culturelle internationale bi-annuelle qui adopte la forme d’une installation artistique éphémère faite par tous.
En reprenant le principe d’étendage du linge comme modalité première d’exposition, La Grande Lessive® propose de développer le lien social grâce à la pratique artistique.
Deux fois par an, des fils à linge sont tendus à l’intérieur ou à l’extérieur de sites choisis par des collectifs locaux : établissements scolaires, écoles d’art, mairies, musées, médiathèques, bibliothèques, services hospitaliers, maisons de retraite, centres aérés, entreprises, locaux associatifs, cités, places publiques rues… Le jour de La Grande Lessive®, les usagers de ces lieux sont invités à accrocher une réalisation (dessin, peinture, collage, photomontage, photographie, poésie visuelle…) à deux dimensions à l’aide de pinces à linge pour une durée limitée à cette journée.
Le thème de l’automne : La tête en bas
Il est de la sorte envisageable de prendre l’expression « la tête en bas » au premier degré, en changeant l’orientation de sa tête, ou, au second degré, en portant un nouveau regard sur ce qui, à l’instar de « la tête en bas », semble aller à l’envers. Mais, qui a la tête en bas ? Celui qui regarde ou bien celui qui est regardé ? Comme la réponse agira sur ce qui sera fait, il sera possible de tester et de confronter plusieurs points de vue.
Changer de point de vue
« La tête en bas » interroge le point de vue.
Le point de vue est une relation sujet-objet. En somme, c’est « qui » regarde, « qui » ou « quoi », et « comment ». Il importe ainsi de savoir où se place l’observateur, dans quelle direction s’oriente son regard, et avec quelles intentions ?
« La tête en bas » invite à changer le point de vue commun initié par la verticalité de corps supportés par des pieds posés sur le sol. C’est de ce fait un procédé créatif, puisque la perception, habituelle et convenue, cède la place à une vision surprenante en raison de l’inversion des repères et, souvent, de l’absence d’appuis. En effet, tenir debout la tête en bas n’est pas aisé ! Soit il s’agit d’un jeu d’équilibre, soit d’un déplacement mental qui réclame d’imaginer une image inversée ou de faire pivoter une image afin de la regarder à l’envers. Mais l’effet sera-t-il le même ? Pourquoi ne pas explorer plusieurs situations ?
Une expérience perceptive !
« La tête en bas » questionne nos habitudes perceptives et nos pratiques. Le fait d’avoir « la tête en haut » contribue à disposer d’un point de vue élevé et, selon la taille de chacun, à voir de plus en plus loin, afin de repérer ce que d’autres ne peuvent pas percevoir.
Le fait de placer la tête en bas transforme l’approche pour tous, dans la mesure où nous acceptons de modifier nos repères et de partager une expérience peu commune. La tête à l’envers posée sur le sol permet ainsi − à l’adulte comme à l’enfant − de renouer avec la première vision partagée à la naissance, et de découvrir sous un autre jour l’environnement dans lequel nous évoluons. En somme, c’est une manière de provoquer le sentiment esthétique. Comment les choses nous apparaissent-elles ? Quelles modifications décelons-nous ? Une telle mise en situation donne prise pour imaginer une histoire à raconter en images ou/et avec le langage. Les approches engagées avec les éditions précédentes de La Grande Lessive® « Transparents/pas transparents » et « De jour comme de nuit, réfléchir la lumière » peuvent être prolongées « la tête en bas ».
D’autres pistes : http://www.lagrandelessive.net/?p=7224