Construire un cours ne s’improvise pas : cela demande de la méthode, de la réflexion et une bonne organisation. Inspirée de la démarche d’ingénierie pédagogique, une « recette » en cinq étapes permet de structurer efficacement la préparation et la mise en œuvre d’un enseignement. Cette approche est présentée dans une affiche pédagogique conçue à HEC Montréal par la Direction de l’apprentissage et de l’innovation pédagogique (Franck Herling).

1. Analyse
Tout commence par une évaluation diagnostique. Il s’agit de cerner les besoins des élèves, d’identifier leurs caractéristiques, de repérer les prérequis et de situer le cours dans l’ensemble du programme. Cette étape garantit que le cours répond réellement aux objectifs de formation.
2. Design (conception)
Vient ensuite la phase de conception. L’enseignant définit les intentions pédagogiques, formule des objectifs clairs en lien avec les textes officiels (IO), identifie des compétences et planifie les séances dans une séquence. C’est aussi le moment de choisir les méthodes d’enseignement, les activités d’apprentissage, la variété des démarches et les modalités d’évaluation les plus adaptées (évaluation sommative, évaluation formative)
3. Développement
Une fois le cours pensé, il faut passer à la production : rédaction de la stratégie d’apprentissable , élaboration des contenus, création des supports pédagogiques (support de l’enseignant et supports élèves) et des outils d’évaluation. Cette étape concrétise la conception de la séquence et des séances
4. Implantation (mise en œuvre)
C’est la phase pratique : organisation de la salle (ilôts, disposition des tables,..) , préparation du matériel techno-pédagogique (vidéoprojecteurs, manuel, papier spécifique, photocopie)…, mise en ligne du cours sur une plateforme numérique, et éventuellement la communication avec les élèves (travail préparatoire, matériel à apporter, ..) . L’objectif est de garantir que les apprenants (étudiants ou élèves) ont bien accès aux ressources et aux conditions favorables pour apprendre.
5. Évaluation
Enfin, vient le temps du recul. Évaluer un cours ou une séquence, ce n’est pas seulement noter les élèves et évaluer leurs compétences, mais aussi se questionner sur la qualité de l’enseignement (retour réflexif du concepteur) , repérer les preuves d’apprentissage tout au long de la séance/séquence et identifier les points à améliorer pour ajuster les futures séances.
Le modèle ADDIE
Cette démarche en cinq étapes s’inspire directement du modèle ADDIE, largement utilisé dans le domaine de la formation et de l’ingénierie pédagogique. ADDIE est l’acronyme d’Analyse – Design – Development – Implementation – Evaluation. Ce modèle offre un cadre simple et structuré pour concevoir des dispositifs d’apprentissage. Son intérêt est de rappeler que l’élaboration d’un cours ne se limite pas à produire du contenu, mais suppose une réflexion en amont (analyse de la conception), une mise en œuvre adaptée (analyse de l’écart entre le vécu et le prévu), et une amélioration continue (proposer des pistes d’amélioration). C’est un outil de référence pour tout enseignant ou formateur qui souhaite professionnaliser sa pratique pédagogique.
Pour aller plus loin : quelques références
Herling, F. (HEC Montréal). L’élaboration d’un cours. Direction de l’apprentissage et de l’innovation pédagogique. https://enseigner.hec.ca/pedagogie/affiches/
Branch, R. M. (2009). Instructional Design: The ADDIE Approach. Springer.
Dick, W., Carey, L., & Carey, J. O. (2015). The Systematic Design of Instruction (8th ed.). Pearson.
Molenda, M. (2003). « In Search of the Elusive ADDIE Model. » Performance Improvement, 42(5), 34-37.
Karsenti, T. & Larose, F. (2018). La pédagogie à l’ère du numérique. Presses de l’Université de Montréal.
Association Internationale de Pédagogie Universitaire (AIPU) : www.aipu-association.org