L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans le métier d’enseignant peut être une aide précieuse, notamment en phase de préparation. Générer des idées, des brouillons de texte, ou encore des illustrations pédagogiques devient plus rapide et plus simple. Cependant, l’usage de l’IA doit toujours être accompagné d’un esprit critique et d’une posture professionnelle éclairée. L’enseignant reste l’expert du contenu et du contexte d’enseignement.
L’enseignant, un expert irremplaçable
L’intelligence artificielle s’appuie sur des données collectées, souvent à l’échelle internationale, qui ne correspondent pas toujours à nos propres programmes français. De plus, certains concepts peuvent être erronés. Ces biais peuvent survenir lorsque les données utilisées pour entraîner un modèle d’IA ne reflètent pas fidèlement la réalité ou contiennent des erreurs.
Cependant, même si l’IA peut proposer des contenus justes sur le plan scientifique, elle ne connaît ni le niveau des élèves, ni les objectifs pédagogiques précis d’un cours. C’est à l’enseignant de relire, d’adapter, de corriger, de contextualiser. Une erreur non repérée ou un visuel inadapté peut nuire à la compréhension des élèves et ou créer des obstacles à l’apprentissage.
Un exemple concret : le cycle de l’eau
Prenons le cas d’un professeur de sciences en collège qui souhaite illustrer le cycle de l’eau. Après plusieurs tentatives de prompts auprès d’un générateur d’images IA, le résultat restait imparfait, voire trop chargé ou inexact. Pour gagner du temps et obtenir une illustration réellement adaptée, une solution plus efficace a été de demander une image « vierge » puis de la modifier via un outil de conception comme Canva, en y ajoutant les étiquettes souhaitées.
Ce choix illustre bien une posture raisonnée : l’IA n’a pas été utilisée pour remplacer le travail enseignant, mais pour amorcer un processus créatif, ensuite personnalisé et affiné.



Un équilibre à trouver
Multiplier les tentatives de prompt dans l’espoir d’obtenir la ressource parfaite peut devenir contre-productif. Cela consomme du temps, mobilise des ressources de calcul importantes (avec un impact environnemental), et peut donner une illusion de facilité. L’utilisation raisonnée de ces outils numériques suppose :
- de connaître leurs limites,
- de savoir quand et pourquoi les utiliser,
- de toujours les adapter au contexte d’enseignement.
Former les enseignants à un usage critique de l’IA
Il est essentiel que les futurs enseignants développent cette posture critique : oui, l’IA peut aider, mais elle ne remplace pas la réflexion pédagogique. Elle est un assistant, pas un concepteur de séquences. En tant que formateur, il nous revient d’accompagner cette prise de conscience et de promouvoir une culture du discernement numérique.